Dans l’édition de décembre 1924 du plus ancien journal horloger suisse, le JSH: nous sommes 2 mois après ce samedi 4 octobre 1924 qui voit naître la Société Suisse de Chronométrie à Genève. Il y a 100 ans! A relire, le récit de cette vénérable SSC qui fête en 2024 son 100ème anniversaire.
Joël A. Grandjean, rédacteur en chef JSH Magazine & Swiss-Watch-Passport.ch
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En fouinant dans les archives depuis deux ans déjà, la Société Suisse de Chronométrie a-t-elle finalement retrouvé l’exemplaire signé de ses statuts fondateurs le 5 octobre 1924? Il semblerait que non. Du coup, en tentant de leur prêter main forte, j’ai retrouvé une autre perle historique: une édition du JSH qui, en 1924, raconte par le détail, les circonstances fondatrices. Quelques extraits, et des phrases qui claquent encore dans l’actualité.
Premier membre d’honneur, un prix Nobel
Extrait: « Le dimanche matin, 5 octobre, une soixantaine de personnes se trouvèrent réunies dans le grand salon de l’Athénée. M. le prof. Ch.-Eug. Guye souhaita la bienvenue au nom de la Société des Arts, et M. Henri Rosat présida la séance que nous relatons ailleurs. Le comité fut élu et M. Ch.-Ed. Guillaume (1861-1938) acclamé comme membre d’honneur. Tous les assistants se sentirent émus lorsque le président donna l’accolade au savant émérite. Cette séance fut le digne couronnement de fêtes inoubliables. »
Donc, on savait déjà networker à l’époque! Et la dimension festive, comme lors des événements actuels de la Société Suisse de Chronométrie, qu’il s’agisse des Journées d’Etudes annuelles, du Congrès International de Chronométrie tous les trois ans ou des Petits-Déjeuners occasionnels, était déjà le ciment de précieuses relations et d’échanges irremplaçables.
Source Wikipedia
Fils d’Édouard, artisan horloger, et de Marianne Émilie Lebet, Charles Édouard Guillaume fait ses études au gymnase puis à l’académie de Neuchâtel. Lors de ses études, il entre dans la société suisse des étudiants de Zofingue. Admis en 1878 à l’École polytechnique fédérale de Zurich, il en sort nanti d’un bagage physico-mathématique. Titulaire d’un doctorat délivré en 1883 par l’Université de Zürich, il entre au Bureau international des poids et mesures à Paris comme assistant jusqu’en 1889 puis comme adjoint jusqu’en 1901. Il prend ensuite successivement la charge de vice-directeur dès 1901 puis de directeur de 1915 à 1936.
Lors de recherches menées sur les matières utilisées pour les mètres étalons, il découvre que certains alliages de fer et de nickel ont un très faible coefficient de dilatation thermique et invente plusieurs alliages ayant un très faible coefficient de dilatation (invar, élinvar et platinite, entre autres) qui ont une grande importance en métrologie, en horlogerie et dans d’autres domaines4. L’étude théorique poussée qu’il réalise pour expliquer les raisons de la faible dilatation thermique fait de lui un des pionniers de la cristallographie et lui vaut le prix Nobel de physique en 1920.
Il est l’un des premiers à suggérer une valeur pour la température de l’espace, de quelques K, assez proche de la température de rayonnement du fond diffus cosmologique mesurée dans le cadre des théories actuelles.
Il a réalisé un certain nombre d’ascensions scientifiques afin de résoudre le problème du point en ballon5.
Une fondation en son hommage a été créée en 1945 à La Chaux-de-Fonds. Son but est « d’aider les jeunes chercheurs méritants domiciliés en Suisse qui entreprennent une recherche présentant un intérêt pour l’industrie horlogère »6. Pour ce faire, la fondation octroie des bourses.
Il y a 100 ans, en 1924, extrait du discours fondateur de la SSC par M. L. Defossey: « La SSC sera d’autant mieux écoutée que ses avis seront ceux de gens compétents, qui se placent au-dessus des intérêts particuliers pour n’écouter que la voix de l’intérêt général«
A l’époque, faut-il rappeler que le JSH est l’organe officiel de la « Fédération des Sociétés des Anciens Elèves des Ecoles Techniques de la Suisse Occidentale« . A ce titre, il est déjà au coeur du secteur et de ses événements majeurs, telle la célébration sur quatre jours à Genève du 100ème anniversaire de l’Ecole d’Horlogerie de Genève. Ainsi, notre reporter assiste le 4 octobre, samedi précédent la réunion fondatrice au Palais de l’Athénée à Genève, à « trois belles conférences à l’Aula de l’Université. Or, c’est justement durant l’une d’elles que fut prononcé le discours de Léopold Deffossez, le directeur de l’école d’horlogerie du Locle, initiateur de la SSC. Visiblement, un fédérateur, un motivateur, surtout, un visionnaire.