(septembre 2012) Quelle que soit la matière, sa transformation est œuvre d’artiste. A Glovelier, pour les clients du groupe Richemont auquel elle appartient, cette fabrique de 130 personnes étampe des carrures de montres, de lunettes, des fonds, des fermoirs et des boucles. S’y exerce une dizaine de métiers, des professions de base si utiles aux expressions du luxe. Henri Bols, directeur, sublime ces métiers points de départ qui ne peuvent ni se passer de l’humain ni de son expérience. Faire obéir une matière qui ne se révèle jamais complètement relève du combat: anticiper ses réactions, ses réfractions, ainsi que ses modifications dès qu’on touche à sa constitution atomique. Dans les gestes de l’étampeur, il y a le phrasé du sculpteur usant de son burin, méthodique et opiniatre. «Il faut avoir le coeur au bout des doigts et la faculté de ressentir les choses». La machine ne remplacera par l’artisan, capable d’anticipation et d’écoute. Des deux grandes familles professionnelles chargées de déformation des matières, on retiendra que l’étampage, contrairement au forgeage à chaud, se pratique à froid.
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