Une traductrice anglaise à la source de nombreux articles pour des médias horlogers devient, grâce à l’horlogerie, artiste à Berlin mais aussi scénariste pour cinéma! Lumière sur la vie d’Elizabeth Hiscott…
Par Anna Aznaour / Journaliste indépendante: article paru dans le Journal suisse d’horlogerie JSH
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Bardé de diplômes, le parcours d’Ellie ressemble à un sablier: lorsque la dernière graine s’écoule et l’avenir paraît compromis, c’est un nouveau cycle qui commence. Avec, à chaque fois, les mêmes lueurs d’espoir et de résilience.
Entrée en horlogerie
Son cycle d’il y a quinze ans débute sur…LinkedIn, le plus grand réseau professionnel en ligne. Et, à cause de Trados, un logiciel de traduction automatique que son nouvel employeur parisien l’oblige à utiliser. Malheureuse, la perfectionniste claque la porte, qui lui ouvre, peu de temps après, une fenêtre sur un monde qui va enchanter sa vie.
De l’art de rebondir grâce à l’horlogerie
Recommandée en ligne par un confrère au rédacteur en chef suisse de l’agence de presse TàG Press +41, le journaliste RP Joël A. Grandjean, elle entre dès lors dans le domaine très sélect de l’horlogerie. Mais pour la petite blonde au physique de sylphide, le hasard n’existe pas! «Mon père était ingénieur en mécanique. Ce qui a sûrement dû influencer ma fascination pour tous les mécanismes horlogères», explique-t-elle. D’autant plus que la Galloise, née dans une banlieue londonienne, perçoit ce secteur comme un alliage entre ses trois domaines de prédilection: la science, l’art et la technique.
Des traductions comme des œuvres
«Peu de gens savent que 90% du travail de traduction est composé de celui de recherche. On doit d’abord trouver les termes consacrés pour chaque sujet traité, se familiariser avec leurs divers usages, et ensuite seulement entamer la traduction à proprement parler.» Et c’est en réalisant diverses missions pour le compte de grandes agences parisiennes qu’elle prend, progressivement, conscience de ses centres d’intérêt. Parmi eux, la création de textes pour et sur les artistes que les institutions culturelles lui confient, lui permettant ainsi de renouer avec son premier amour: la pratique de l’art. Une activité salvatrice pour cette âme sensible en proie à la douleur provoquée par le décès de son premier mari, puis le suicide récent de son frère.
«L’authenticité d’une œuvre d’art se mesure par la réponse émotionnelle qu’elle provoque chez le public» Elisabeth Hiscott
Reconnue à Berlin comme «artiste» depuis début 2019, Ellie compose de la musique et écrit actuellement un scénario pour le cinéma qui retrace la vie de son frère. Mais, au milieu de tout son foisonnement artistique, demeurent des difficultés que cette indécrottable optimiste relativise: «Seulement un artiste sur dix peut vivre de son art à Berlin. Les autres doivent être polyvalents, c’est-à-dire pratiquer simultanément plusieurs activités professionnelles pour arriver, financièrement, à tirer leur épingle du jeu. Pour ma part, la traduction de textes sur l’horlogerie a été la planche de salut que le destin m’a offerte…»
Elizabeth Hiscott, en bref
1963, naissance à Londres
1985 à 1992, licence en langues modernes, spécialisation français/allemand à l’Université de Londres. Etudes supérieures en histoire de l’art/ architecture et le cinéma à l’Université de Londres (1988-1989). Etudes supérieures en traduction à Open University (1992)
Depuis 2012, copywriting dans tous les domaines artistiques y compris la danse contemporaine (hip-hop, etc), voix-off et sous-titrage pour le cinéma, en parallèle aux traductions pour le secteur horloger
2016, traduction de textes pour l’ouvrage Streetwise Abstract d’Alain Biltereyst, peintre belge
Depuis 2017, création de textes et d’éléments graphiques pour le website de l’artiste belge Dominique Vangilbergen.