Une conjonction inédite de coïncidences, comme un alignement improbable de planètes au-dessus de la vénérable salle Hans Erni du MIH, a fait planer un souffle unique de béatitude sur la cérémonie 2021. Pincements émerveillés.
Par Joël A. Grandjean / Editeur et Rédacteur en chef de JSH® Magazine & Swiss Watch Passport
Membre du Jury du Prix Gaïa
Insta SWP | Insta JSH® | Facebook | Twitter | Linkedin
Recevoir un Gaïa, c’est comme se voir attribuer un Nobel. Ceux qui en sont gratifiés, découvertes prometteuses ou confirmés déjà primés sur d’autres scènes, sont ici reconnus par leurs pairs pour l’ensemble de leur œuvre.
Pluie de symboles forts
Hormis la charge émotionnelle qui caractérise les cérémonies de remise des prix, l’édition 2021 fut une parenthèse de pure félicité dans l’histoire de cette récompense. D’abord, l’historienne Catherine Cardinal, ancienne conservatrice du Musée International de l’horlogerie, avait fait le déplacement à La Chaux-de-Fonds depuis Paris. Or justement, c’est elle qui, à la demande de son supérieur, avait créé en 1993 ce prix devenu institution. Ensuite, dans la catégorie «Artisanat, Création», c’est Carole Forestier-Kasapi qui remporte la palme. Une première, la première femme à rejoindre la prestigieuse galerie des grands horlogers contemporains!
Horlogère émérite adoubée par l’ensemble de la profession, son discours pétri d’émotion et ponctué de touchantes larmes a fait briller tous les regards. Enfin, et ce détail me revint pour avoir fait des recherches personnelles sur le «dernier des grands orlogeurs», cette lauréate exceptionnelle fut l’élève du professeur d’horlogerie chaux-de-fonnier Jean-Claude Nicolet ✝︎, qui n’est autre que le premier à avoir reçu le Gaïa comme horloger, juste avant François-Paul Journe en 1994. Soudain, une sorte de cercle vertueux semblait auréoler la soirée. Un contexte propice aux laudatios consacrés à Anthony Turner et Eric Klein, respectivement lauréats «Histoire, Recherche» et «Esprit d’entreprise».