A dévorer sans retenue! Pour un Genevois comme moi, rencontrer un gérant de fortune par hasard dans le cadre d’un dîner n’a rien d’extraordinaire. Sauf si celui-ci vient de sortir son dernier roman qui parle d’horlogerie…
Par Philippe Perret du Cray / JSH® Magazine & Swiss Watch Passport
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Ce cadre de la finance précise, et là c’est nettement moins banal, qu’il adore l’horlogerie, qu’il a eu créé une ou deux marques avec un ami et, surtout, que la trame de son quatrième roman se déroule dans cette industrie.
Aussi pour un public d’insiders
Ça sonne comme un teasing auquel l’insider que ne suis ne peut résister… D’autant qu’Olivier Rigot révèle s’être inspiré, pour incarner son personnage principal, d’une connaissance commune, éditeur d’une revue horlogère bien connue.
Ce roman, très bien écrit, se dévore comme tout bon thriller qui sait vous maintenir en haleine de la première à la dernière page. Tout y est pour satisfaire les amateurs du genre: une intrigue moderne, presque trop réaliste pour qu’elle ne soit que pure fiction, des vrais méchants que l’on pourrait croiser dans n’importe quelle soirée huppée de Genève et des vrais gentils un peu paumés parfois. Il y a surtout les fastes d’une industrie horlogère et joaillière avec ses paillettes, ses bulles, ses figures et ses dérives.
L’insider n’est pas en reste avec certains personnages très reconnaissables, des marques et maisons à peine anonymisées, la rédaction et le bouclage d’un magazine, les interviews et le salon Watches & Wonders. On croirait y être. On se projette. Quant au Genevois, il se retrouvera dans autant de lieux familiers, décrits avec moults détails comme le grand bouquet à l’entrée du Four Seasons des Bergues.
Certains personnages sont très reconnaissables, des marques et maisons à peine anonymisées
Pas de fumée sans feu?
Au-delà de la plume d’Olivier Rigot qui nous promène dans cette industrie qui associe réalisations techniques extraordinaires, fastes et paillettes, mais aussi des montagnes d’argent plus ou moins propre, au-delà de sa trame captivante et de ses personnages décrits avec une telle finesse qu’on pourrait les sentir assis dans le fauteuil voisin, « La Fille de Diamant » interpelle par son intrigue particulièrement crédible. En effet, au fil de la lecture ressurgit un certain nombre de rumeurs et ragots entendus durant mes 25 ans au service de l’industrie, au détour de mes « sauteries » horlogères.
Je préfère me ranger du côté de l’auteur pour qui «toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite».
La Fille de Diamant, thriller horloger, 275 pages, éditions Slatkine.
