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Louis Erard et Konstantin Chaykin: ‘Mangeur de Temps’

Temps de lecture : 3 minutes

Louis Erard livre son régulateur en sacrifice à une bien étrange créature: un cyclope grotesque à gueule de scie. Une figure mythologique réinterprétée par le maitre-horloger Konstantin Chaykin. Deux variations de couleurs, en éditions limitées (deux fois 178 exemplaires) et en diptyque (coffret limité à 28 exemplaires).

Une sélection de Shaniah Asha Gibson / @TRP, Public Relations Cabinet
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Louis Erard x Konstantin Chaykin. Deux ouvreurs de portes. Louis Erard, faiseur de belle horlogerie accessible Swiss made, devenu mentor des collaborations transversales sous la direction de Manuel Emch, avec les métiers d’art (guillochage, marqueterie, émail), avec les créateurs (seconde/seconde, atelier oï, Label Noir, Massena Lab) et les grands noms de l’horlogerie indépendante (Alain Silberstein, Vianney Halter)—et d’autres à venir.

Konstantin Chaykin est un membre de la AHCI (Académie Horlogère des Créateurs Indépendants) à la réputation mondiale et à l’inventivité affirmée (94 brevets). Le maitre-horloger s’est aussi taillé une réputation dans l’univers très singulier des montres à visages. Des visages de monstres. La collection s’appelle Wristmons (monstres de poignet), elle a été lancée en 2017 et s’étend depuis, chaque année, comme une grande famille de joyeux vilains.

La rencontre entre Louis Erard et Konstantin Chaykin a ainsi donné naissance à une étrange créature. Un monstre borgne, auquel la mécanique donne vie. La différence, c’est que cette fois, on ne regarde même plus l’heure, c’est l’heure qui nous regarde: l’heure est un œil, unique, grand, rond.

Ce regard cyclopéen reprend les éléments originels des Wristmons et plus particulièrement de la première montre Joker de Konstantin Chaykin—dont les yeux étaient constitués de disques blancs marqués d’un point, à la fois pupille et indicateur.

Sauf que ce cyclope-ci ne vient pas de Grèce, il a traversé les Balkans. Mauvais œil des contes slaves, il se nomme Likho. Konstantin Chaykin en explique la genèse: «À chaque Halloween, j’ai créé un nouveau type de monstre, c’est-à-dire des montresbracelets sur le thème de cette fête, comme la montre tête de citrouille et la montre Dracula, par exemple. À la recherche d’idées pour cette histoire, je me suis tourné vers le personnage du borgne Likho des contes de fées.»

Ce n’est donc pas le premier exercice de détournement de Konstantin Chaykin. Ni celui de Louis Erard, qui s’est même bâti une solide réputation dans ce domaine depuis plusieurs années, avec des éditions spéciales qui relient deux mondes qui ne dialoguent normalement pas: la belle horlogerie abordable de tradition suisse et la haute créativité. Selon le principe qui se vérifie d’édition en édition: «Ensemble on est toujours plus fort» —ces séries sont d’ailleurs toujours limitées à 178 exemplaires, numéro symbole du leitmotiv.

Tout était prêt pour la rencontre avec Konstantin Chaykin. Une nouvelle carte blanche, mais toujours sur une figure imposée: respecter l’architecture du régulateur signature de Louis Erard, avec minute centrale, heure à midi et seconde à six heures. Il ne restait donc à Konstantin Chaykin qu’un œil pour construire le visage. Il en a fait l’œil du Likho, comme une sorte d’amulette protectrice contre les mauvais esprits.

Pour la petite seconde à six heures, l’horloger l’a habillée d’un disque à dents pointues, tournant comme la gueule dévorante d’un ogre. Inspiration croisée, comme l’explique Konstantin Chaykin: «Je me suis souvenu de Francisco Goya et de son Saturne dévorant l’un de ses fils. J’ai pensé à une nouvelle de Stephen King, Les Langoliers, des mangeurs de temps.»

Il ne manquait au monstre qu’un bras. L’aiguille centrale des minutes le lui donnera. Konstantin Chaykin lui fait traverser le cadran, et l’affuble de «deux mains tournant en cercle». Et pour parachever le caractère cartoonesque du personnage, l’horloger a joué de «combinaisons de doigts spécifiques», qui donnent à l’ensemble l’allure d’une flèche: pointe à un bout, plumage à l’autre; un doigt tendu d’un côté, signe des cornes à l’autre bout. L’horloger précise toutefois: «Libre à chacun d’en interpréter le sens.»

La créature est complétée par un bracelet en crapaud noir et existe en deux versions. Tour d’heures violet pour la pièce de 39 mm et vert pour la 42 mm, toutes deux au prix choc de 4000 francs. Les deux versions forment un diptyque, proposé dans un coffret spécial à 7900 francs et limité à seulement 28 exemplaires. Et si ça n’était que le début…

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