Cité dans un livre référence consacré au Tourbillon, «El Cronometro Torbellino» de Henri Grandjean, est en 1872 une star de l’Exposition nationale de Lima. Elle associe le nom du grand horloger loclois Henri Grandjean à la complication du Tourbillon.
Une sélection de Shaniah Asha Gibson / @TRP, Cabinet d’écritures et d’influence
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Grâce à cette révélation issue de recherches historiques pointues, le nom de Henri Grandjean appartient désormais à cette ultra-niche d’horlogers et de maisons capables, en cette 2ème moitié du 19e siècle, de fabriquer ce qui est alors considéré comme la plus ultime des complications, le Tourbillon.
Précision d’Observatoire, Tourbillon vedette
Sous la délicieuse appellation «El Cronometro Torbellino», ce garde-temps est issu d’une famille d’une dizaine de pièces rares à Tourbillon testées à l’Observatoire de Neuchâtel.
Cet exceptionnel Tourbillon fait une première apparition dans un catalogue de la maison d’enchères Dr. Crott Auktionen avant de figurer en 1992 dans «Das Tourbillon», le fameux ouvrage référence de Reinhard Meis.
‘El Cronometro Torbellino’: Henri Grandjean présente ce Tourbillon d’Observatoire en 1872 à l’Exposition nationale de Lima au Pérou
Histoire revisitée, plus de 60 calibres
Au nombre des découvertes mises à jour par une historienne spécialisée, il y a deux catalogues de vente, dont les copies sont conservées dans les fonds des Archives de l’État et de la Bibliothèque publique de Neuchâtel. Jusque-là, collectionneurs et amateurs d’horlogerie ancienne prêtaient à l’horloger Henri Grandjean la fabrication de son vivant d’environ une cent-cinquantaine de garde-temps.
Or, les deux volumes retrouvés à Neuchâtel, l’un en français et l’autre en anglais, présentent plus d’une soixantaine de calibres destinés aux garde-temps de Henri Grandjean, au fil de pièces couvrant quatre segments de fabrication, dont les complications-mères les plus complexes, servies en combinaisons originales dans une diversité de boîtes en or, argent ou acier, luxueusement décorées et gravées. Il est dès lors admis aujourd’hui qu’un nombre conséquent de pièces sont encore en circulation sur la surface de la terre.

Henri Grandjean, légitimité muséale et marbre des enchères
Hormis les pièces qui se trouvent dans les grands musées, comme le Château des Monts au Locle, le Patek Philippe Museum à Genève ou la Collection Royale d’Angleterre, les montres Henri Grandjean performent de plus en plus dans l’univers des enchères horlogères mondiales. Comme cette mémorable et rare «Répétition Quarts» de la collection privée du Dr. Helmut Crott, expert mondial récemment honoré par le prestigieux prix Gaïa 2025 et co-fondateur avec Oswaldo Patrizzi des ventes aux enchères horlogères.
Grâce au Dr. Helmut Crott, la maison Antiquorum inscrit dans le top ten de sa vente du 5 novembre 2022, aux côtés de 9 autres modèles issus des marques stars des enchères, une montre de poche en or adjugée à plus de 290% de sa valeur de départ! Un garde-temps qui concentre dans son boîtier en or massif d’une rare finesse, une configuration inhabituelle de 8 complications horlogères, gage d’une absolue maîtrise: calendrier perpétuel rétrograde (fly-back), chronographe, phases de lune, répétition des quarts par deux marteaux sur deux gongs, double fuseau horaire.
Henri Grandjean, horloger bâtisseur: de l’Observatoire de Neuchâtel à l’Unesco
L’histoire de l’horlogerie d’excellence suisse doit au chronométrier Henri Grandjean d’avoir permis, à la tête d’autres horlogers, la construction de l’Observatoire de Neuchâtel, une institution horlogère dont les plus prestigieuses enseignes se réclament encore et qui, dès 1931 jusqu’en 2022, diffusait à la Suisse toute entière l’heure radiophonique.
La Suisse, hormis son implication au Parlement Suisse comme membre du Conseil national suisse, lui doit aussi la précision-mère installée au Locle (cité de la Précision) grâce au câble qu’il fait tirer entre l’Observatoire et l’École d’horlogerie du Locle, une institution dont il est également à l’origine. Enfin, parmi d’autres traces architecturales et sectorielles, on lui doit la construction du Quartier de l’An-Neuf, (aujourd’hui Quartier du Progrès), qui permet en 2009 au Locle de se greffer sur la candidature de La Chaux-de-Fonds pour inscrire l’Urbanisme Horloger au patrimoine mondial à l’Unesco.













