Officine Panerai occupe encore l’actualité circulaire avec sa Luminor Marina eSteel, et son garde-temps concept, la Subsmersible eLAB-ID. Reprise d’un sujet paru dans « Circuits Courts, » un hors-série du journal suisse d’horlogerie JSH.
Par Joël A. Grandjean / Editeur et Rédacteur en chef de JSH® Magazine & Swiss Watch Passport
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Le jeudi 29 septembre 2022, il était l’un des conférenciers du Congrès de la SSC, la vénérable et dynamique Société Suisse de Chronométrie.
Avec 98,6 % de son poids en matériaux recyclés, cette montre est un modèle d’horlogerie durable»
La marque, connue pour ses liens avec les univers subaquatiques, tisse des liens forts avec ses aficionados et les entraîne vers des territoires à explorer, sublimes et mystérieux. Au-delà de ses visuels qui fleurent bon la grande évasion ponctuée d’aventure, de sauvegarde des fonds marins et d’espaces vierges, Officine Panerai apporte sa pierre à l’édifice de l’horlogerie éthique.
Arguments durables
Pourquoi diable avoir choisi de se baser sur le poids? «Calculer ce pourcentage par rapport à la valeur et non par rapport au poids n’aurait aucun lien avec l’environnemental. Le plus objectif, c’était le poids, car on peut tout peser et déterminer un taux de recyclage,» explicite celui qui a fait un parcours de plus de 25 ans dans l’horlogerie.
«Au chapitre du recyclage, nous visons le maximum d’éléments, le luminova, le verre… Rien que pour le verre saphir, il nous aura fallu 6-8 mois de recherche: glace, pureté des carottes (ndlr: longue barre de silice).» Jérôme Cavadini se fait convaincant lorsqu’il détaille, uniquement pour la glace de la montre, tous les processus de recyclage qu’il a fallu maîtriser. Des chutes de matériau au départ, les reprises et les mises en forme pour pouvoir en faire des verres de montres: «se casser les dents sur les impuretés, retrouver les propriétés analogues à la matière première, maîtriser la découpe…»
En partant de l’idée que tout a été pesé, y compris le bracelet, la boucle, la glace ou les aiguilles, il semble évident que la feuille de route de départ, et donc les vœux du bouillant CEO Jean-Marc Pontroué, devait viser les 100%? «Evidemment, un patron a des attentes optimales! En théorie on pourrait y arriver. Mais cela mettrait en jeu des consommations énergétiques délirantes et du gaspillage de ressources qui feraient perdre du sens à l’objectif et endommageraient la nature même du projet.»
C’est donc la thèse de la cohérence qui a été privilégiée. Comme le choix de l’EcoTitanium, un métal propre issu des chutes de titane provenant de l’aérospatiale et de la récupération… Comme la posture très tendance qui consiste à jouer la totale transparence et à exposer le cercle vertueux de l’ensemble des fournisseurs – je les ai renommés les cotraitants – qui ont participé à l’aventure.