L’absence d’horloge sur le mur du Grand Conseil du Canton de Vaud a permis une collaboration avec les apprentis horlogers de l’École Technique de la Vallée de Joux (ETVJ). Ils ont relevé le défi en proposant une pendule à taille humaine.
Sigrid Flory, journaliste Journal Suisse d’Horlogerie JSH
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Avec la réalisation de cette pendule, c’est tout un programme et un savoir-faire ancestral qui se remet en marche
C’est qu’elle en impose cette pendule, du haut de ses 1,80 m sur 50 cm. Fière de son autonomie, elle n’a besoin d’être remontée que tous les 30 jours, et c’est sans discrétion aucune qu’elle arbore aux yeux des plus curieux un mécanisme silencieux et sophistiqué protégé par un cabinet en verre.
Un projet formateur, symbolique et interdisciplinaire
Avec la réalisation de cette pendule, c’est tout un programme et un savoir-faire ancestral qui se remet en marche. Les dessinateurs, la micromécanique, le bureau technique et les horlogers. Le secteur bijouterie s’est même vu proposer un concours pour choisir le futur cadran. Les enseignants de l’ETVJ ont effectué un travail de recherche important avant de pouvoir encadrer les élèves. Ils ont ensuite rencontré des fabricants renommés de pendules en Suisse, pour se familiariser aussi bien avec les vieux modèles morbiers qu’avec les pendules plus modernes.
Des pendules jumelles
Il faut savoir qu’il y aura une seconde horloge «test» qui restera à l’ETVJ. «Bien sûr, les conditions de fonctionnement au sein de l’école ne sont pas les mêmes que dans la salle du Grand Conseil. Mais cela nous permettra d’étudier le comportement de la mécanique à long terme et d’assurer éventuellement un service après-vente», explique Frédéric Schültz, directeur de l’établissement scolaire.
Le secteur bijouterie de l’école s’est même vu proposer un concours pour choisir le futur cadran
Un financement sans accroc
S’agissant d’un travail commandé par le Grand Conseil du Canton de Vaud à des apprentis qui vont faire vivre un art qui se voyait disparaître, la recherche du financement a soulevé un certain enthousiasme parmi le Grand Conseil et l’Union des Retraités Vaudois. Mais aussi à l’ADAEV et aux communes combières, qui y ont vu une belle opportunité pour la formation horlogère.
Ainsi, cette pendule qui a été commandée en 2017 par la personnalité politique suisse devenue conseillère d’État vaudoise Cesla Amarelle se prépare-t-elle pour la dernière ligne droite avant la livraison de fin 2023, après avoir fédéré le travail de plusieurs générations d’apprentis. «Toutefois, après cela, la fabrication d’une pendule restera au programme», assure Frédéric Schultz; «l’école est tout à fait capable d’assurer des nouvelles commandes pour d’autres organismes vaudois.»
À bon entendeur!