Fidèle au salon EPHJ, le Bureau d’Etude Mécanique (BEMRC) fondé par Romuald Cappelle a reçu un jour l’étonnant numéro de stand Q69. Les copains ont ri, le journal suisse d’horlogerie JSH en a parlé.
Par Emmanuel Alder / Journaliste indépendant & Joël A. Grandjean, rédacteur en chef
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Au départ, le Valaisan qu’il est, bien vivant et à l’aise dans son domaine comme dans ses basques, s’en est accommodé. Mieux, Romuald Cappelle se bat désormais pour le conserver. Car si, après tout, l’attribution aléatoire de cette combinaison lettre-chiffre plutôt interpellante, n’était pas finalement un sacré coup de bol: imaginez un business, bourré de maîtrises et de savoir-faire qui, en raison d’une multitude de contrats de confidentialité, peine à se communiquer, à s’expliquer.
De mon côté, alors que j’errais un jour entre deux rendez-vous au salon EPHJ, j’ai machinalement levé les yeux pour me repérer. A la vue de son numéro plutôt marrant, j’ai naturellement balayé du regard le stand qu’il désignait. Et là, tout sourire, une avenante personne m’a demandé si je venais « pour une certaine lettre de l’alphabet ou pour en savoir plus sur les activités de la société? » Rires!
Et de me raconter dans la foulée l’incroyable parcours de ce discret cotraitant de l’horlogerie, mais pas seulement, habile en mécanique, micromécanique et en automation. Tout ce qu’il faut donc pour réaliser des objets totalement disruptifs, des jouets de riche ou des projets de marques désireuses d’ajouter à leurs luxueux produits des environnements inédits, télécommandés, mobiles et délicieusement ludiques.
Du luxe ultra, de l’art?
Mieux que des mots, l’objet sélectionné autorise le rêve et incite à la créativité. Nous en apercevons une partie des entrailles. Il démontre que le plus fou des délires créatifs peut prendre vie grâce à cet artiste atypique. Démonstration? A partir de ce vrai bloc moteur d’une mythique Mercedes 450 SEL 6.9 dégoté chez un démolisseur du coin, Romuald Cappelle a créé une œuvre d’art capable de remonter des montres mécaniques automatiques. Des garde-temps logés dans la cavité des 8 pistons qui, par la magie de la conjonction des savoir-faire de BEMRC, vont et viennent tout en tournant sur eux-mêmes.
Un plaisir visuel, une chorégraphie mécanique: certainement, le meuble-remontoir le plus improbable jamais imaginé
«Les 8 pistons en V à 90° ont été remplacés par un système de moteurs afin de remonter les montres avec différents programmes à disposition tout en leur faisant faire un va-et-vient de montée et descente pour simuler le fonctionnement du moteur» détaille Romuald Cappelle. Surtout, son « meuble-objet-d’art » est la preuve que l’idée la plus folle a désormais, grâce à ce bureau d’étude dont les plus grands se refilent l’adresse, non seulement le droit de germer, mais la possibilité de se matérialiser un jour.