Elles font encore rêver, ces montres en quête de précision qui ont opté pour une motricité électrique hybride, juste avant de devenir obsolètes à cause du quartz. Jean-Pierre Renaud, le maestro ès montres à diapason.
Joël A. Grandjean, rédacteur en chef JSH Magazine & Swiss-Watch-Passport.ch
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Au poignet, celui qui s’est baptisé «Pilaleur», certainement en allusion à l’élément «pile» inhérent à la spécificité de son expertise, arbore une Omega dotée d’un calibre électrique.
Miniaturisation, la clef
On la porte à l’oreille, on est sidéré du vo lume sonore qui s’en échappe: un bourdonnement continu, carrément perceptible! Et on réalise à quel point l’ingéniosité d’alors, dans les années 1960 et suivantes, était parvenu à ce niveau de miniaturisation d’une micro-batterie.
Jean-Pierre Renaud: «Ce fut la révolution horlogère du milieu du 20ème siècle. C’est le génial ingénieur Suisse Max Hetzel qui l’inventa »
Jean-Pierre Renaud poursuit: « Le modèle 214 avec sa tige située au fond du boitier, inaugura la série. Puis vinrent les 218, 221 & 230. Équipée d’un circuit électronique miniaturisé, elle garantissait une précision au porter de 2 secondes/jour. Côté mécanique, la roue-cliquet mesure 2,4 mm de diamètre et 0,04 mm d’épaisseur. En dépit de cette miniaturisation poussée, 300 dents ont néanmoins pu être fraisées sur son pourtour. Le diapason équilibré vibrant 360 fois par seconde.» Voici pour la technique.
Originalité de l’Accutron
L’aiguille des secondes défile en continu, d’où le bourdonnement permanent. Son nom est la contraction d’«Accuracy» (précision) et d’«Électronique.» Jusqu’à l’arrêt de sa production en 1977, il s’en vend 5 millions depuis 1960. «Le modèle «Spaceview» était à l’origine destiné aux détaillants pour faire découvrir aux clients un système révolutionnaire. Face à l’engouement du public, Bulova décida de la commercialiser. Il y eut deux pays producteurs, la Suisse et les États Unis.» Quant au mouvement 214, il fut copié sans autorisation par Slava 2937 et Tian Jin ST4.
La première montre munie, pour assurer sa marche, d’un diapason au lieu d’un balancier»
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Tandis que je m’évade rêveur, je retrouve un exemplaire du journal suisse d’horlogerie JSH de 1961: c’est l’année de naissance de cet atypique horloger. Toute l’histoire de ce modèle y est racontée pour la première fois, par un certain Léopold Defossez, alors pilier de la rédaction. Quelle trouvaille!
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