Concevoir une pure montre dame? Est-ce encore possible sans tomber dans les éternelles réductions dites féminines de modèles mâles? Une femme sait ce qu’elle se veut, mieux encore, ce qu’elle ne veut pas. Et pour Pia de Chefdebien, leur désirs sont des ordres!
Joël A. Grandjean, rédacteur en chef et éditeur JSH® Magazine & Swiss Watch Passport
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Les horlogers sont parfois un peu retors. Car derrière la soi-disant tendance unisexe ou la posture bienpensante de la dégenrisation se cache en fait souvent l’énorme poids économique que représentent les petits poignets asiatiques. Ainsi, les vraies montres dame doivent presque aujourd’hui se battre pour revendiquer leurs féminines essences.
Attentes récoltées et exaucées
Lorsque Philippe Belais, le boss de Claude Meylan demande à sa collaboratrice Pia de Chefdebien de concevoir un garde-temps féminin, rien n’est laissé au hasard. Cette marque, à l’aise dans sa suissitude, est une Combière d’excellence et dont les codes identitaires passent la nudité assumée des arts du squelette. Sont alors explorées à fonds les attentes. Et tout dans l’apparente simplicité de ce qui deviendra la «Tortue Lady» respire la finesse et la sophistication. Y compris dans cette mi-transparence qui ne montre pas tout et se garde à dessein quelques zones d’ombres.
Lumière, le calibre maison 7.75CM17, développé avec le célèbre motoriste TEC Ebauches à partir d’un ETA 2671, offre à son rotor une sortie de route désirable. Par une magie que seuls les maîtres horlogers sont à même d’expliciter, voici que cette masse oscillante se balade à 6h, comme libérée d’attaches, comme éprise de liberté. Son guilloché soleil est gorgé de scintillements au sortir de ses gracieuses allées et venues.