Son parcours créatif de 23 ans au service d’un groupe horloger est jalonné de modèles phares, d’innovantes collab’s et surtout, d’un échantillon de « talking pièces » parmi les plus osées. Soudain, sous l’égide d’Elka Watch & Co, il balance sur Kickstarter un concentré de sixties délicieusement vintage.
Joël A. Grandjean, rédacteur en chef JSH Magazine & Swiss-Watch-Passport.ch
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Depuis toujours, on le surnomme « Elka », histoire d’économiser un peu de salive ou de ne pas avoir à mémoriser son réel patronyme, Hakim El Kadiri. Ainsi, lorsque sa reconversion forcée l’entraîne vers un registre de marques historiques, l’antique enseigne Elka Watch & Co lui saute aux yeux. Mieux, elle lui tend les bras, elle est libre et il n’a pas d’autres choix que de la déposer puis, de lui redonner une âme.
Ce 1er juin 2022, Kickstarter partageait à son audience mondiale bien plus qu’un projet de financement. Le début d’une aventure qui, pour avoir déjà rempli quelques pages d’histoire suisse, s’apprête à rebondir dans un segment fort complexe, celui de l’excellence Swiss Made mécanique à moins de CHF 2’000. Les gens du métier parle de « volumes ». Lui nous répond en termes de calibre automatique Elka by La Joux Perret (68 heures de réserve de marche), de verre saphir de type Chevé Box (les plus compliqués à fabriquer car lookés comme les Hezalite bombés du passé), de ses références assumées à des formes iconiques, de cadrans et bracelets aux teintes et aux traitements faiseurs de tendance.
« Elka » fait partie de ces êtres dont la réussite réjouira beaucoup de monde, les gens de son secteur, ses proches et même certains qui pourraient voir en lui un challenger. Car il a laissé, tout le long de ses missions pour les autres, les traces rares de la compétence baignée de bienveillance. Il a eu des équipes derrière lui, devant lui, des meutes de bosseurs et de collègues à alimenter, à animer.
Désormais, ses bons et loyaux services se dédieront entièrement à sa signature éponyme, Elka Watch & Co. Il en respecte les codes et l’histoire: « Cette ancienne Elka Watch portait le nom d’Eduard Louis Kiek d’Amsterdam. En parcourant ses archives, j’ai réalisé que la marque avait des designs forts ayant travaillé en étroite collaboration avec d’autres grands noms de l’industrie horlogère« . Citons entre autres, les Ulysse Nardin, Heuer, Rolex, Minerva…
La folie des sixties revit aujourd’hui. Elle a ce petit zeste de magie, de course à l’espace, de Beatles et de pierres qui roulent (Rolling Stones). Une époque sépia peu avare en esprits rebelles et en luttes en tous genres. Une période peuplée de visionnaires particulièrement inspirante pour Hakim El Kadiri.
