Je m’appelle Amandine, j’ai 12 ans. Passionnée par l’horlogerie depuis l’âge de 7 ans, quand on me demande quel est le métier que je veux faire, je réponds «horlogère-designer chez Bulgari.» En attendant, j’interviewe des personnalités du secteur… Aujourd’hui, Philippe Delhotal, Directeur de la création chez Hermès Horloger.
Par Amandine, la plus jeune chroniqueuse du Swiss Watch Paspport
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Bonjour, qui êtes-vous au bureau?
Je m’appelle Philippe Delhotal, je suis Directeur de la création chez Hermès Horloger. Voilà, je t’ai tout dit.
Et dans la vraie vie?
Un homme passionné par son métier. J’ai une famille, des enfants et des petits enfants. Et j’ai une vraie passion pour la montagne. Tu vois, c’est un peu mon échappatoire quand je veux être tranquille et avoir des moments à moi: ski, alpinisme, randonnée et vélo.
Comment êtes-vous tombé dans l’horlogerie?
Oh, c’est de l’histoire ancienne qui remonte à quand j’étais tout petit: j’aimais beaucoup faire du dessin et maman, qui était horlogère quand elle était plus jeune, m’avait légué ses outils. Je les avais trouvés assez surprenants, assez fantastiques. Peut-être parce que je ne comprenais pas leur utilité à quinze ans, mais je les ai toujours gardés. Et comme j’aimais beaucoup dessiner, je me suis dit que l’horlogerie était peut-être le moyen pour moi de combiner technique et esthétique. J’avais raison puisqu’au final, c’est un très joli métier où tu as un aspect très esthétique avec l’habillage, l’extérieur de la montre, et une partie très technique à l’intérieur, avec le mouvement.
Quel souvenir avez-vous de votre première montre?
Je m’en souviens très bien, c’est une montre que mes parents m’avaient offerte pour ma première communion. Une montre Lip.
Et quelle montre a aujourd’hui de plus de valeur sentimentale à vos yeux?
La montre de mon grand-père, un chronographe en or de la marque Heuer.
Nous avons en commun le fait que pour moi aussi, la montre qui a le plus de valeur à mes yeux est celle de mon grand-père! Est-ce que vous faites des montres pour les jeunes?
On fait des montres pour tout le monde. Pas spécialement pour les jeunes, vraiment pour tout le monde. Je crois que chez Hermès, tout le monde peut venir acheter une montre et inventer la vie qui va avec.
Que diriez-vous à un jeune de moins de quinze ans pour qu’il s’intéresse plus à l’horlogerie mécanique qu’à son Apple Watch?
En fait, je ne poserais pas la question comme ça. Parce que finalement, l’Apple Watch et une montre mécanique ça va très bien ensemble. Et je crois qu’il faut laisser les gens se diriger vers ce qu’ils aiment. D’un côté, tu as une montre qui est un instrument, qui n’est même plus montre. Qui va te donner plein d’indications pour le sport, pour le médical et toutes ces choses-là. Et de l’autre, tu as les montres mécaniques qui vont te faire rêver et te donner de l’émotion. Parce que ces montres sont faites par des artisans. Alors si tu dis aujourd’hui à un jeune de quinze ans de se diriger vers le mécanique, c’est une très bonne idée. Mais il peut tout aussi bien se diriger vers l’électronique et faire autre chose.
On parle beaucoup de durabilité. Qu’est-ce que ça signifie pour vous?
Un objet chez Hermès, ça se répare. Ça veut donc dire que cet objet est fait pour durer pendant des années, des décennies, de génération en génération. Et finalement, le sac ou la montre que tu vas peut-être hériter de ta maman ou de ta grand-mère va traverser les années. Tu pourras le faire réparer et tu l’auras toujours avec toi. C’est ça la durabilité de l’objet.
Vous êtes plutôt TikTok, Instagram ou LinkedIn?
Ni l’un ni l’autre! C’est un peu étonnant… Un petit peu LinkedIn pour le travail, mais très peu.
Amandine: Auriez-vous une question à me poser?
Philippe Delhotal: Qu’est-ce que tu aimerais faire plus tard, toi qui parles justement de montres?
Designer horloger
Tu as raison. C’est un beau métier.
Quels sont vos conseils pour que je puisse vivre ma passion et travailler dans l’horlogerie?
Fais ce que tu as envie de faire.
Un message à faire passer? Quelque chose à ajouter ou à annoncer?
J’ai été ravi de faire cet interview avec toi. C’est plutôt rare de faire des interviews avec des jeunes enfants et je suis presque un peu décontenancé parce que je n’ai pas l’habitude et que je ne m’y attendais pas non plus. Je trouve ça assez drôle. A la fois frais et intéressant. Parce que tes questions sont dans la même veine que celles des journalistes que j’ai vus toute la semaine, mais elles sont presque plus personnelles.
Un selfie pour mon album?
Oui, bien sûr, avec plaisir.
